Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/201

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conseils les plus importants, et dont je conserverai toute ma vie le souvenir. C’est la Providence, ma bonne mère, qui m’a ménagé en lui un directeur aussi parfaitement adapté à mes goûts. J’ai une grande reconnaissance à Monsieur Tresvaux de me l’avoir indiqué car ce fut lui qui me le conseilla lorsque j’arrivai pour la première fois à Issy sans connaître qui que ce fût. Je lui ai tout exposé mes goûts, mes souhaits, tout, jusqu’à ma première éducation. Figurez-vous que lui aussi a été élevé sous l’aile de sa mère ; son enfance fut entièrement maladive, et il ne doit qu’à sa mère la conservation de sa vie. Aussi il faut voir comme il l’aime ! Il a donc été en état de comprendre tout ce que j’ai pu lui dire.

Enfin il m’a déclaré qu’il croyait devoir me conseiller de faire ce premier pas de la consécration sacerdotale. Comme je l’avais rendu arbitre absolu de la décision, j’ai pris sa volonté pour la voix de Dieu même, et dès ce moment je n’ai plus attendu que la volonté de ma bonne mère. Enfin votre bonne lettre m’est parvenue, et a levé tous