Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des meilleurs orientalistes de notre époque, Monsieur Le HIr. C’est un Breton, comme son nom l’indique assez ; il est né à Morlaix ; c’est par conséquent le plus proche compatriote que j’aie à Saint-Sulpice.

J’ai encore, ma bonne mère, une autre occupation dont il faut que je vous parle, quoiqu’il me soit assez difficile de l’expliquer, vu que nous n’avons rien d’analogue dans notre pays. Il y a à la paroisse Saint-Sulpice ce qu’on appelle un catéchisme de persévérance, c’est-à-dire une réunion de jeunes gens de douze à vingt ou vingt-deux ans, qui s’assemblent tous les dimanches, pour entendre des instructions religieuses sur les fondements de la foi et l’exposition du dogme et de la morale chrétienne. Quoique cette réunion porte le nom de catéchisme, cela n’y ressemble nullement, ce sont des espèces de conférences, composées de différents exercices, et surtout d’instructions ou espèces de sermons sur les vérités de la foi. Or, il faut vous dire que ce sont les séminaristes de Saint-Sulpice qui, au nombre de cinq, sont chargés de la direction de ces conférences, et que, contre mon attente,