Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/239

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fait que le strict nécessaire, et que sur bien des points j’ai été plutôt juste que généreux. Heureusement que maintenant mes grands frais sont passés en sorte que ce qui me reste me suffira pour longtemps ; c’est pourquoi il n’est pas nécessaire que vous m’envoyiez quoi que ce soit dans le paquet, les six francs qui me restent iront désormais loin. Du moins, bonne mère, ne vous gênez en aucune façon, car je vous dis que j’ai le nécessaire. On n’est pas encore venu prendre les cinquante francs de mademoiselle Ulliac. On n’est pas venu non plus prendre les médailles, quoique j’aie expédié la lettre dès mon arrivée.

Adieu, ma bonne et tendre mère ; l’espace me manque pour vous dire combien je vous aime ; et d’ailleurs, comment pourrai-je vous l’exprimer ? Mais vous le comprenez et cela me suffit. Adieu, maman, l’être le plus cher que j’aie au monde.

E. RENAN