Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/247

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que je ne me repentirai jamais, et qu’il me préparera à d’autres démarches autrement importantes et décisives. Dieu soit loué, chère maman, de ce qu’il a daigné opérer en moi. C’est sa main, je l’ai reconnu, qui m’a dirigé en tout cela. Les décisions précises et répétées de mon directeur auraient dû suffire pour m’en assurer ; mais la consolation et la douceur que j’ai éprouvées en m’attachant encore à l’Eglise par ces nouveaux liens ne m’ont plus permis de douter que ce ne fût la main de Dieu qui m’y encourageait. Puisse-t-il achever ce qu’il a commencé !

Que j’ai souvent envié, bonne mère, durant l’ordination, le sort de ceux qui s’approchaient de l’autel sous les yeux de leurs parents, et comme offerts par eux au Dieu auquel ils se consacraient ! Combien de fois aussi ma pensée s’est-elle portée vers vous, songeant que la vôtre me suivait également ! Un jour peut-être, il nous sera donné de nous suivre dans ces grandes occasions d’une manière plus effective. La cérémonie de l’ordination s’est faite dans la grande église Saint-Sulpice, et a été vraiment magnifique. Figurez-vous une