Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/249

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d’ailleurs, le style des quelques lignes qu’elle avait ajoutées derrière la carte de visite m’annonçait qu’elle ne le trouverait pas mauvais, que même elle ne s’y attendait pas. Mais néanmoins j’ai voulu profiter de son offre, afin d’avoir occasion de lui témoigner par écrit ma reconnaissance de son attention et d’ailleurs, bonne mère, cela me fournit l’occasion de vous dire encore quelques mots, ce qui est pour moi un bonheur.

J’ai aussi reçu dimanche dernier la visite de Monsieur Mauffray qui m’a fait grand plaisir. Mon Dieu ! que ne puis-je aussi quelque jour recevoir la vôtre, ma tendre et bonne mère ; oh ! que je serais heureux ce jour-là ! Mais quoi, c’est moi qui vais bientôt vous la rendre. Cette délicieuse espérance me fait tressaillir. Adieu, bonne mère, en attendant que nous nous embrassions ; vous savez tout l’amour, tout le respect, toute la tendresse que Dieu a mis dans mon cœur pour la meilleure des mères.

Votre fils tendre et respectueux.

E. RENAN
Cl. M.