Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/265

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nous serons bien là, chère maman ! Qui sait, bonne mère ? Cela n’est peut-être pas loin ! Courage J’écris aujourd’hui à notre Henriette, qui va être bien contente. Je dois vous dire, bonne mère, qu’il ne faut plus songer à l’Allemagne. Henriette n’en parlait presque plus dans sa dernière lettre, et d’ailleurs il me faut au moins deux ans pour prendre tous mes grades, et alors ce sera trop tard. Je vous disais bien, bonne mère ne suis-je pas prophète ? Bénissons Dieu, chère maman, qui a tout arrangé pour le mieux. Pouvions-nous nous attendre à un si heureux arrangement ? Et puis songez que, dans un an, nous serons ensemble ; notre bonheur des vacances reviendra, oui, mère chérie, il reviendra. Je vous enverrai bientôt un petit acompte, quand j’aurai touché mes quartiers. Les quinze cents francs d’Henriette resteront intacts. Les six cents francs seront entre nous deux ; moi, je n’ai pas besoin de grand chose, puisqu’on fait tout pour moi. Soignez-vous bien, chère mère, l’argent ne vous manquera pas.

Monsieur Baudier n’est pas, comme on le disait, parti pour Lyon, il est à Conflans, tout