Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faire le proviseur près du ministre, dans la crainte qu’il ne réussisse point..... Tu vas avoir encore bien de l’ouvrage, mon pauvre Ernest ; pour l’amour de moi, mon enfant chéri, ménage ta santé, n’économise pas ton linge ni ta confiture, tu as besoin de beaucoup de rafraîchissants et de beaucoup de propreté, ne te sers pas de tes taies en coton, si on te fournit le linge de lit, sers-toi toujours de tes taies d’oreiller qui sont en toile ; soigne-toi bien, je te le demande en grâce.

La bonne demoiselle Le Brigant est la cause que ma lettre n’est point partie hier, il faut lui pardonner en faveur de ses complaisances soutenues pour moi.

J’ai eu beaucoup de visites depuis ton départ. Monsieur Guichet me dit de te dire mille choses de sa part ; quand tu auras fait une visite à Monsieur Baudier, tu me diras s’il a conservé pour toi l’intérêt qu’il te portait. Comme j’ai été contente d’apprendre qu’il ne s’était pas très éloigné de Paris, j’avais éprouvé du chagrin quand tu me dis qu’il était parti pour Lyon. Tu m’accuseras réception de ton petit paquet qui t’arrivera presque aussitôt ma lettre.