Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/303

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enfants. Mon Dieu ! le joli rêve ! nous serat-il donné, mon enfant chéri, de le voir se réaliser ? pauvre fille, depuis près de huit ans que je ne l’ai vue ! Si tu as des nouvelles avant moi, tu m’en feras part. Je suis enchanté de la visite que tu as faite aux dames Ulliac et du souvenir qu’elles ont conservé pour Henriette. Cela fera bien plaisir à ta pauvre sœur et à moi aussi, mon fils. Comme tu dis, ce doit être un grand caractère, d’après ses ouvrages ; présente-leur aussi mes respects quand tu auras occasion de les voir.

Tu me donneras dans ta prochaine ta nouvelle adresse, il ne faut pas abuser de l’autre adresse. Ne tarde pas trop à m’écrire, puisque je ne reçois de lettre que de toi, et que je n’ai pas d’autre consolation au monde que de recevoir des nouvelles de mes enfants. Ma lettre est commencée depuis hier et ne partira que demain matin, enfin tu l’auras dimanche. Adieu, mon enfant chéri, puisses-tu ne jamais oublier la vive et sainte tendresse que te porte ta bien tendre mère.

Ve RENAN