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XLV


Paris, 3 septembre 1846.


Chère et excellente mère.

Je désirais d’abord attendre à vous écrire que j’eusse reçu une lettre de notre amie ; car jusqu’à ce qu’elle soit établie quelque part d’une manière stable, je serai l’entremetteur de toute la correspondance mais je craindrais en reculant encore d’être obligé de retarder trop longtemps, et d’ailleurs, excellente mère, j’éprouve un besoin si pressant de m’entretenir avec vous que les moindres intervalles qui s’écoulent entre les lettres que je vous écris et que je reçois de vous me semblent des siècles. Oui, chère mère, ils me semblent bien amers, ces jours qui les années passées