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LETTRES DU SÉMINAIRE





I


Paris, 31 août 1838.


Mon Ernest,

Ma lettre te semblera d’une folie, mais la joie m’ôte toute raison. Tu viens d’être nommé il y a trois heures pour une bourse entière au séminaire de Paris ; elle t’est accordée jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans, mais à la condition expresse que tu seras ici le 6 ou le 7 au plus tard : cette époque passée, la place redeviendrait vacante. Je t’en conjure, mon ami, aussitôt ma lettre reçue, monte dans le courrier avec le plus d’effets que tu pourras emporter ; le reste viendra plus tard, mais, sale ou blanc, emporte tout ton linge.