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I


Madame veuve Renan, à Tréguier
(Côtes-du-Nord)


Paris, le 8 septembre 1838.


Ma chère maman,

Me voilà donc loin de vous, dans Paris, dans ce gouffre immense, au milieu de ce fracas qui contraste si singulièrement avec la tranquillité de notre petite ville ; il est vrai que je n’entends rien de tout ce bruit et que je vous écris bien tranquillement du séminaire de Saint-Nicolas où je suis entré hier. Vous m’accuserez peut-être, ma bonne mère, de négligence, en voyant combien j’ai tardé à vous écrire, mais je n’ai pu le faire plus tôt, car en arrivant je me suis couché ; aussitôt mon réveil nous sommes allés chez le