Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/266

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je te parle en cette lettre. Si tu veux même, tu l’adresseras à Alain, en lui prescrivant de ne me la remettre qu’à mon passage à Saint-Malo, lors de mon retour ; cela préviendrait les incertitudes pour l’adresse.

[En marge :] Tu semblais craindre, bonne Henriette, dans ta dernière lettre, que le secret de notre correspondance ne fût violé. Je peux t’assurer que cela est impossible physiquement, sans qu’au moins je m’en aperçoive, pour l’intérieur du séminaire, et que, pour maman, je ne lui ai pas dit un mot. Je présume bien ce qui aura pu te le faire croire : c’est une malheureuse lettre que j’écrivais à un de mes amis du collège, à Trécy, à qui je pouvais tout dire, car il était dans une position assez semblable à la mienne. Une maladie rapide l’a enlevé, avant que ma lettre lui fût parvenue, et elle est restée entre les mains de maman. Encore n’y faisais-je aucune mention de nos projets.