Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/289

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ai dit qu’il serait à désirer que tu eusses deux costumes complets, en arrivant à Paris, l’un pour mettre à l’ordinaire, l’autre convenable, pour te présenter chez les personnes que tu dois voir ; que ton peu d’expérience en pareille matière me faisait désirer que ces objets fussent achetés à Saint-Malo, que je laissais cela entièrement à ton goût ; que si tu pensais comme moi, je le priais de s’en occuper et d’ajouter tout cela à mon compte ; que si, au contraire, tu préfères acheter à Paris, je lui demande d’ajouter cent cinquante ou deux cents francs à la somme qu’il doit te remettre. Quelle que soit ta décision sur ce point, laisse-moi te dire en passant, mon bon ami, qu’il me semble qu’une redingote de couleur foncée, tout le reste du costume noir, serait ce qu’il y aurait de mieux et pour toi de plus convenable. Enfin, mon pauvre ami, je crois avoir tout prévu ; si quelque détail m’a échappé, ne l’attribue qu’à la préoccupation de mon esprit, et dispose entièrement du peu que j’ai, car ce peu t’appartient autant qu’à moi-même.

En fait d’argent, sois toujours bien à l’aise avec notre frère : tout ce qu’il te remet m’est