Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dès à présent mes services dans l’enseignement ; or tu sais que dans toutes les carrières, le nombre des années est d’un grand poids. Tous ces motifs, il me semble, sont graves et auraient dû suffire pour me décider. Mais en voici d’autres, qui n’ont pas dû me laisser hésiter.

L’affaire du baccalauréat n’est pas du tout aussi simple que nous le supposions, du moins quant à l’obtention des certificats nécessaires. On m’avait induit en erreur par rapport aux maisons préparatoires dont je t’ai parlé. Ces maisons se chargent bien il est vrai de donner, en cinq ou six mois, la capacité scientifique nécessaire pour passer ses examens, supposé qu’on ait ses certificats d’ailleurs, mais elles ne donnent point de certificats. Ainsi me l’ont fort bien expliqué MM. Galeron et Crouzet, à qui j’en ai parlé, et qui doivent être mieux que personne au courant de ces sortes d’affaires. Ils n’ont vu absolument d’autre moyen à employer que celui d’un certificat d’études domestiques, par lequel mon frère attesterait que j’ai fait sous ses yeux deux années distinctes de rhétorique et de philosophie, et ferait légaliser la pièce par le maire. Mais, en vérité, je