Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/354

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l’on dit, au pair. Remarque bien que je ne suis pas fonctionnaire, mais bien pensionnaire de la maison, que, par conséquent, je n’ai aucune des charges des fonctionnaires même enseignants, telles que surveiller, coucher au dortoir, etc. J’y suis absolument comme dans un hôtel garni, libre de suivre tous les cours qu’il me plaira, etc. Seulement, une heure et demie par jour, je suis occupé.

Encore ce travail sera-t-il loin de m’être inutile, et quand même je n’en devrais retirer aucun avantage pécuniaire, il me semble que je le désirerais pour la simple utilité scientifique. La vie d’étude et de pensée demande, pour être agréable et fructueuse, une occupation peu onéreuse et intellectuelle, qui vienne de temps en temps couper la vie. Il est vrai que cet homme me plaît peu, mais après tout j’aurai peu de contact avec lui, et que m’importe ? J’ai d’ailleurs pu remarquer qu’il me traitait comme les maîtres de pension traitent non pas leurs employés, mais leurs pensionnaires. Or tu sais pour qui sont les égards. Je crois qu’il prétend y trouver un avantage pécuniaire. Tant mieux pour lui et pour moi.