Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/387

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

talistes célèbres de l’époque, et me firent remarquer qu’à part ceux à qui leur fortune avait permis de suivre ces études en amateurs, telle avait été pour tous la marche qu’ils avaient suivie. Ce sera aussi la mienne, bonne amie, du moins quant à ces deux premiers points ; car il pourrait fort bien se faire que je ne m’adressasse jamais à cette partie de mes connaissances pour me créer une position extérieure.

Mais toute science a son prix, dans son rapport avec les autres, et celles-ci me seront d’autant plus précieuses, que je serai presque seul dans le corps universitaire qui en possède une connaissance étendue. Or, il y a dans le rapport de ces langues avec les langues classiques toute une veine de recherche que l’ignorance où sont plongées à leur égard nos sommités gréco-latines, a empêché d’exploiter. D’ailleurs, il y a, dans l’enseignement du Collège de France, deux ou trois lacunes qui nécessiteront de nouvelles chaires, et, dans celui qui les remplira, la connaissance de ces langues, comme par exemple, philologie comparée, exégèse biblique, littérature et poésie