Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/98

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qu’elles sont, et on est fort surpris de voir les jugements qui paraissaient les plus certains mis au rang des problèmes. A la vue de ces innombrables erreurs, la première impression est de vouloir douter de tout ; mais c’est mal raisonner, et les philosophes germaniques, qui, assurément, ne sont pas prodigues de certitude, ne vont pas jusque-là. Kant lui-même, le père des sceptiques modernes, est plus réservé. C’est ce besoin de vérité, que la philosophie excite, et pourtant ne satisfait qu’à demi, qui inspire tant d’ardeur, pour l’étude des mathématiques ; et là au moins on la trouve absolue, nécessaire. Aussi forment-elles le complément indispensable d’un cours de philosophie. J’ai retrouvé pour elles tout mon ancien goût, que trois années de littérature n’avaient pu éteindre entièrement. Je n’ai pour ainsi dire qu’à ranimer mes anciens souvenirs. Nous voyons, cette année, les mathématiques pures ; l’an prochain, nous les verrons appliquées à la mécanique, à la physique, etc. — Quant à l’étude de la langue allemande, j’en suis encore aux premiers éléments, et quoi que tu en dises, je crois que de