Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/150

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vogue[1] et rapproché de son quasi-homonyme d’une façon où le mirage n’est pas facile à discerner de la réalité[2].

Les sectes ophiolâtres, si nombreuses dans l’antiquité, se prêtaient surtout à ces folles associations. Sous le nom de nahassiens[3] ou d’ophites[4] se groupèrent quelques païens adorateurs du serpent, à qui il convint à certain jour de s’appeler chrétiens[5]. C’est d’Assyrie que vint, ce semble, le germe de cette Église bizarre[6] ; mais l’Égypte[7], la Phrygie[8], la Phénicie[9], les mystères orphiques[10] y eurent leur part. Comme Alexandre d’Abonotique, prôneur de son dieu-serpent Glycon, les ophites avaient des serpents

  1. Irénée, I, xxx, 5, 10 ; Orig., Contre Celse, VI, 31, 32 ; Épiph., Hær., xxvi, 10 ; Pisté Sophia, p. 223, 234 (trad.).
  2. Voir Baudissin, Stud., I, p. 179 et suiv.
  3. Nahas, en hébreu, veut dire « serpent ».
  4. Voir surtout les Philosophum., livre V ; Épiph., Hær., xxxvii ; Irénée, I, xxx ; Théodoret, I, 14 ; Pseudo-Aug., 17 ; Tertullien, Præscr., c. [47] ; Philastre, ch. 1.
  5. La plupart des sectes ophiolâtres restèrent ennemies du christianisme. Voir Orig., Contre Celse, III, 13 ; VI, 24 ; Philastre, De hær., c. 1.
  6. Philos., V, 1 et suiv.
  7. Culte de Kneph ou agathodémon.
  8. Actes de saint Philippe, dans Tischendorf, Acta apost. apocr., p. 75, 77.
  9. Sanchoniathon, p. 48 (Orelli).
  10. L’œuf symbolique, le serpent.