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gastes, cataphryges, pépuziens, tascodrugites, quintilliens, priscilliens, artotyrites[1]. Eux-mêmes s’appelaient les purs ou les pneumatiques. Durant des siècles, la Phrygie et la Galatie furent dévorées par des hérésies piétistes et gnostiques rêvant des nuées d’anges et d’éons[2]. Pépuze fut détruite, on ne sait à quelle époque ni dans quelles circonstances ; mais l’endroit resta sacré. Ce désert devint un lieu de pèlerinage. Les initiés s’y réunissaient de toute l’Asie Mineure et y célébraient des cultes secrets, sur lesquels la rumeur populaire eut beau jeu à s’exercer. Ils affirmaient énergiquement que c’était là le point où allait se révéler la vision céleste. Ils y restaient des jours et des nuits dans une attente mystique, et, au bout de ce temps, ils voyaient le Christ en personne venir répondre à l’ardeur qui les brûlait[3].

    laire, Contre Const., § 11 ; Pseudo-Aug., 26 ; Théodoret, III, 2, décret de Gélase, opuscula montanistarum.

  1. Épiphane, xlviii, 14 ; xlix, 1, 2 ; Philastre, 74, 75 ; Pseudo-Aug., Hær., 62, 63 ; saint Jérôme, In Gal., II, proœm. Voir aussi le Prædestinatus, hérésies 26 et suiv. ; 58 et suiv.
  2. Mansi, Concil., I, 724 ; II, 570 ; Labbe, Conc., II, col. 951.
  3. Épiph., Hær., xlviii, 14 ; xlix, 1. Quoique, en général assez corrects pour le dogme, les montanistes étaient de faibles théologiens. Les sabelliens et les hérétiques qui niaient la diversité des hypostases les entraînèrent par moments, ou peut-être on confondit les deux types d’hérésie. Tert., Præscr., [52] ; Pacien, Epist., i, 2 ; Théodoret, III, 2 ; Socrate, I, 23 ; Sozom., II, 18 ; saint Hilaire, Fragm., ii, col. 632 et suiv. (Migne).