Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/379

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conviction ardente[1]. Ils se raillent des dieux impuissants, qui ne savent pas venger leurs injures. Mais le dieu suprême des chrétiens a-t-il vengé son fils crucifié[2] ? Leur outrecuidance à trancher des questions où les plus sages hésitent est le fait de gens qui ne visent qu’à séduire les simples[3]. Tout ce qu’ils ont de bon, Platon et les philosophes l’ont mieux dit avant eux[4]. Les Écritures ne sont qu’une traduction, en style grossier, de ce que les philosophes, et particulièrement Platon, ont dit en un style excellent[5].

Celse est frappé des divisions du christianisme, des anathèmes que les diverses Églises s’adressent réciproquement[6]. À Rome, où, selon l’opinion la plus vraisemblable, le livre fut écrit, toutes les sectes florissaient. Celse connut les marcionites[7], les gnostiques[8]. Il vit bien, cependant, qu’au milieu de ce dédale de sectes, il y avait l’Église orthodoxe, « la grande

  1. Celse dans Orig., VIII, 48
  2. Ibid., VIII, 38, 41.
  3. Ibid., VI, 6, 8, 10, 11, 12.
  4. Ibid., V, 65 ; VI, 7 ; VII, 41, 42, 58, etc.
  5. Ibid., VI, 1.
  6. Ibid., III, 9, 10, 12, 14 ; V, 62, 63, 64, 65.
  7. Ibid., V, 62 ; VI, 29, 74 ; VII, 2.
  8. Ibid., V, 61, 62, 63 ; VI, 25, 28, 31, 33, 34, 38, 39, 40, 52 ; VII, 9, 40.