Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/403

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de tous les apologistes. Il flatte en particulier les idées d’hérédité et assure Marc-Aurèle que les prières des chrétiens peuvent avoir pour effet d’assurer la succession régulière de son fils[1].


Maintenant que j’ai répondu à toutes les accusations, et que j’ai montré notre piété envers Dieu, aussi bien que la pureté de nos âmes, je ne vous demande plus qu’un signe de votre royale tête, ô princes que la nature et l’éducation ont faits si excellents, si modérés, si humains. Qui est plus digne d’être favorablement écouté du souverain que nous qui prions pour votre gouvernement, afin que la succession s’établisse parmi vous de père en fils, selon ce qui est le plus juste, et que votre empire, recevant sans cesse de nouveaux accroissements, s’étende à tout l’univers ? Et, en priant ainsi, nous prions pour nous-mêmes, puisque la tranquillité de l’empire est la condition pour que nous puissions, au sein d’une vie douce et tranquille, nous appliquer tout entiers à l’observation des préceptes qui nous ont été imposés.


Le dogme de la résurrection des morts était celui qui causait le plus de difficultés aux esprits qui avaient reçu l’éducation grecque[2]. Athénagore y consacra une conférence spéciale[3], essayant de répondre

  1. Voir ci-dessus, p. 184, note, et 283.
  2. Voir Celse, ci-dessus, p. 355-356 ; Théophile, Ad Autol., I, 8, 13 ; II, 14 ; le traité De la résurrection faussement attribué à saint Justin ; Minucius Félix, 11, 12 ; voyez ci-après p. 398-399.
  3. De resurr., 23. Cf. Leg., 36.