Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/464

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vices qu’il avait rendus. Le jour de sa naissance fut marqué, dans la Chronique d’Édesse, parmi les grands anniversaires de la cité. Son école dura pendant tout le iiie siècle, mais ne produisit aucun homme bien célèbre[1]. Plus tard, le germe de dualisme qui était dans la doctrine du maître rapprocha l’école du manichéisme. Les chroniqueurs byzantins et leurs disciples les polygraphes arabes constituèrent une sorte de trinité du mal, composée de Marcion, Ibn-Daïsan, Manès. Le nom de daïsanites devint synonyme d’athée, de zendik ; ces daïsanites comptèrent, pour les musulmans, parmi les sectes secrètes affiliées au parsisme, tronc maudit de toutes les hérésies[2].

  1. Origène (?), Dial. de recta fide, Delarue, I, 834, 840.
  2. Flügel, Mani, p. 102, 161-162, 165, 356, 361 ; Schahristani, Livre des sectes, trad. Haarbrücker, I, p. 285 et suiv., 293 et suiv. ; texte arabe de Cureton, I, p. 194 et suiv. ; Masoudi, VIII, p. 293 ; IX, p. 337 ; Aboul-faradj, Dyn., p. 77, 79, 82, édit. Pococke. Cette association se trouve déjà dans Macarius Magnes, IV, 15, p. 184, et même dans la Chronique d’Édesse, p. 389 et 393 ; dans Aphraate (Aphraates Homilien, trad. Bickell, p. 59), et dans saint Éphrem (Hymnes contre les hérésies, Œuvr., partie syr., t. II). Voir Hilgenfeld, Bardesanes, p. 36, 49-50, 70-72 ; Assémani, Bibl. or., I, p. 128, 145 ; Journal de Galland (édit. Schefer), t. I, p. 276, 285-286.