Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/542

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ricordieuse, on veut assurer des jours fériés[1]. Le jeudi et le vendredi, dies stationum, furent consacrés au jeûne, aux génuflexions et au souvenir de la Passion. Les fêtes annuelles étaient les deux fêtes juives, Pâques et la Pentecôte, avec les transpositions que l’on sait[2]. Quant à la fête des Palmes, elle fut à demi supprimée. L’usage d’agiter les rameaux, en criant hosanna ! fut rattaché tant bien que mal au dimanche avant Pâques, en souvenir d’une circonstance de la dernière semaine de Jésus. Le jour anniversaire de la Passion était consacré au jeûne ; ce jour-là, on s’abstenait du saint baiser[3].

Le culte des martyrs prenait déjà une place si considérable, que les païens et les juifs en faisaient une objection, soutenant que les chrétiens révéraient plus les martyrs que le Christ lui-même[4]. On les ensevelissait en vue de la résurrection, et on y mettait des raffinements de luxe qui contrastaient avec la sim-

  1. Constit. apost., VIII, 33, en notant les variantes. Cf. Code Just., III, xii ; Code Théod., II, viii ; XI, vii, 10 ; Eusèbe, Vita Const., IV, 18.
  2. Pseudo-Hermas, simil., v, 1 ; Tertull., De oratione, 14.
  3. Tertullien, De orat., 14.
  4. Martyre de Polyc., ch. xvii, xviii ; lettre des fidèles de Lyon, dans Eus., V, i, 61.