Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/546

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gique, devenait ainsi une des bases de la théologie chrétienne. Au iiie siècle, une espèce de noviciat au baptême, le catéchuménat, s’établit ; le fidèle n’arrive au seuil de l’église qu’après avoir traversé des ordres successifs d’initiation. Le baptême des enfants commence à paraître vers la fin du iie siècle. Il trouvera jusqu’au ive siècle des adversaires décidés[1].

La pénitence était déjà réglée à Rome vers le temps du faux Hermas[2]. Cette institution, qui supposait une société si fortement organisée, prit des développements surprenants[3]. C’est merveille qu’elle n’ait pas fait éclater l’Église naissante. Si quelque chose prouve combien l’église était aimée et l’intensité de joie qu’on y trouvait, c’est de voir à quelles rudes épreuves on se soumettait pour y rentrer et regagner parmi les saints la place qu’on avait perdue. La confession ou l’aveu de la faute, déjà pratiquée par les juifs[4], était la première condition de la pénitence chrétienne.

Jamais, on le voit, le matériel d’un culte ne fut plus simple. Les vases de la Cène ne devinrent sacrés que lentement. Les soucoupes de verre qui y

  1. Tertullien, De bapt., 18.
  2. Voir l’Église chrétienne, ch. xx et xxi.
  3. Psaume xxxii entier ; xxxviii, 19 ; li, 5.
  4. Voir surtout Tertullien, De pænitentia, 8, 12.