Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/553

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voilées, pour prévenir les sentiments trop tendres que pouvait faire naître chez les frères leur ministère de charité[1].

Les sépultures deviennent, dès la fin du iie siècle, une annexe de l’église et l’objet d’une diaconie ecclésiastique. Le mode de sépulture chrétienne fut toujours celui des juifs, l’inhumation, consistant à déposer le corps enveloppé du suaire dans un sarcophage, en forme d’auge, surmonté souvent d’un arcosolium. La crémation inspira toujours aux fidèles une grande répugnance[2]. Les mithriastes et les autres sectes orientales partageaient les mêmes idées et pratiquaient, à Rome, ce qu’on peut appeler le mode syrien de sépulture. La croyance grecque à l’immortalité de l’âme conduisait à l’incinération ; la croyance orientale en la résurrection amena l’enterrement. Beaucoup d’indices portent à chercher les plus anciennes sépultures chrétiennes de Rome vers Saint-Sébastien, sur la voie Appienne. Là se trouvent les

    clericorum, entier ; saint Jérôme, Epist., ad Rust., col. 771 (Mart.). Cf. Saint Paul, p. 283, 284. Voir le touchant épisode de Leontius et d’Eustolium. Socrate, H. E., II, 26 ; Théodoret, H. E., II, 24 ; Athanase, Apol., c. xxvi ; Hist. arian., c. xxviii. Voir Bunsen, op. cit., II, p. 5 et suiv.

  1. Tertullien, De virg. vel., 14. « Facile virgines fraternitas suscipit. »
  2. Pseudo-Phocylide, vers 99 et suiv., Bernays, p. vii et suiv. ; Minucius Félix, 11, 34.