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CHAPITRE IV.


PERSÉCUTIONS CONTRE LES CHRÉTIENS


La philosophie, qui avait si profondément conquis le cœur de Marc-Aurèle, était hostile au christianisme. Fronton, son précepteur, paraît avoir été plein de préjugés contre les chrétiens[1] ; or, on sait que Marc-Aurèle garda comme une religion ses souvenirs de jeunesse et l’impression de ses maîtres. En général, la classe des pédagogues grecs était opposée au culte nouveau. Fier de tenir ses droits du père de famille, le précepteur se regardait comme lésé par des catéchistes illettrés qui empiétaient clandestinement sur ses fonctions et mettaient ses élèves en garde contre lui. Ces pédants jouissaient, dans le monde des Antonins, d’une faveur et d’une importance peut-être exagérées. Souvent les dénonciations

  1. Voir l’Église chrétienne, p. 493 et suiv.