Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/83

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thage, dans les dernières années du iie siècle[1]. Un mystérieux coq, ayant pour bec un phallus et pour inscription ϹΩΤΗΡ ΚΟϹΜΟϒ, peut aussi se rapporter aux croyances chrétiennes[2].

Le goût des catéchistes pour les femmes et les enfants donnait lieu à mille plaisanteries. Opposée à la sécheresse du paganisme, l’Église faisait l’effet d’un conventicule d’efféminés[3]. Le sentiment tendre de tous pour tous, entretenu par l’aspasmos et exalté par le martyre, créait une sorte d’atmosphère de mollesse, pleine d’attrait pour les âmes douces et de danger pour certaines autres. Ce mouvement de bonnes femmes affairées autour de l’église[4], l’habitude de s’appeler frères et sœurs, ce respect pour l’évêque, amenant à s’agenouiller fréquemment devant lui, avaient quelque chose de choquant et provoquaient des interprétations ineptes[5]. Le grave

  1. Tertullien, Apol., 16 : Auribus asininis, altero pede ungulatus, librum gestans et togatus ; le même, Ad nat., I, 4 : In toga, cum libro, altero pede ungulato. Cf. de Rossi, Roma sott., III, p. 353-354.
  2. Mamachi, Ant. christ., I, 130.
  3. Celse, dans Orig., III, 49, 50, 52, 55. Οἱ γὰρ ἐν γυαιξὶ καὶ μειρακίοις παρθένοις τε καὶ πρεσϐύταις φλυαρεῖν ἡμᾶς λέγοντες. Tatien, Adv. Gr., 33 ; Clém. d’Alex., Strom., IV, ch. 8 ; Theodoret, Adv. Gr., v ; Lact., Instit., VI, 4. Cf. S. Paul, p. 242.
  4. Lucien, Peregr., 12. Se rappeler Hermas.
  5. Minucius Felix, 9. « Voyez comme ils s’aiment ! » Tertullien, Apol., 39.