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LA PHILOLOGIE DANS L'ANTIQUITÉ. 407

durant les premiers siècles de l’invasion, tout un mouvement littéraire qui n’est que la continuation des écoles romaines, et qui va peu à peu expirant jusque vers la fin du VIIe siècle, pendant qu’une nouvelle série d’études, appartenant réellement au moyen âge, se développait en Irlande et chez les Anglo-Saxons, d’où elle devait bientôt passer sur le continent pour y déterminer la restauration carlovingienne.

L’invention de l’imprimerie n’est pas une limite plus heureusement choisie entre la philologie du moyen âge et celle des temps modernes. La renaissance des études classiques en Occident est bien antérieure à cette date, quelle que soit son importance. La renaissance des lettres est déjà parfaitement caractérisée dès le milieu du XIVe siècle. Paul de Pérouse et les savants de la cour de Kobert de Naples, Pétrarque, Boccace, Jean de Ravenne, Barlaam, Léonce Pilati, et, dans la première moitié du XVe siècle, les élèves d’Emmanuel Chrysoloras, Leonardo Bruni, Niccolo Niccoli, Ambroise Traversari, Poggio Bracciolini et tant d’autres illustres humanistes, avaient fondé en Italie la philologie moderne, longtemps avant que l’invention de l’art typographique eût décuplé l’influence de leurs travaux. Le reste de l’Europe continua d’ailleurs le moyen âge jusqu’aux dernières années du XVe siècle.

L’attention principale de M. Græfenhan semble avoir été d’être complet, et, en effet, on ne saurait signaler dans son travail aucune lacune tant soit peu considérable. Les seuls points où l’on puisse le trouver trop bref sont ceux qui ont trait à la philologie orientale. Ainsi il ne parle nulle part avec étendue du soin que les an-