JOSEPH-VICTOR LE CLERC. 499
la plus grande partie du moins, d’une plume française. Sans vouloir trancher la question, M. Le Clerc osait dire que, quand un bon paléographe voudrait la traiter d’après les manuscrits et en s’aidant des résultats acquis sur l’histoire littéraire du moyen âge, il arriverait à des résultats définitifs.
Jamais carrière fut-elle mieux remplie ? Et cependant
nous n’avons dit encore que la moitié de la vie de notre
savant confrère. Son passage au décanat de la Faculté
des lettres fut marqué en traits non moins durables que
son passage dans la commission de l'Histoire littéraire.
Il porta dans ces fonctions sa parfaite droiture, son dévouement
sans bornes au bien et au vrai. Les examens
pour la licence et le doctorat devinrent, grâce à lui, de
très-solides épreuves, qui élevèrent sensiblement le niveau
des études universitaires. Jusque-là, les thèses pour
le doctorat, à très-peu d’exemples près, étaient d’insignifiantes
compositions, dénuées de toute valeur le lendemain
du jour de la soutenance. Par l’influence de
M. Le Clerc, les thèses devinrent des livres ; il ne fut
plus permis de se renfermer dans le cercle commode des
redites et des lieux communs ; apporter à la Faculté
quelque chose de nouveau fut une condition de rigueur.
Au début de la carrière universitaire, si souvent fermée
aux recherches de la science pure, l’usage plaça ainsi