Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/105

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sible que si elle m’était faite à moi-même. Et ce qu’il y a de pis, c’est qu’on me supprime un grand nombre de visites, et qu’on ne m’avertit jamais de celles qui m’ont été faites durant mon absence. — Quoi qu’il en soit, chère amie, si je ne reçois pas de réponse du ministère avant quelques semaines, je commencerai à être fort embarrassé relativement à l’année prochaine. Cet homme me demande s’il peut compter sur moi pour le retour des vacances, et il est tout naturel qu’il en veuille être instruit d’avance. D’autre part il m’est difficile de prendre un engagement quelconque dans une autre pension, puisque au premier jour je puis recevoir une réponse du ministère. Il est probable, chère amie, que je me déciderai à demander une place de répétiteur dans quelque grande pension, comme Sainte-Barbe, ou la pension Jauffret, place qui ne serait pas incompatible avec celle que je peux attendre du ministère, et qui me ferait un fonds assuré. Ces places n’occupent guère qu’une heure et demie, et cela de très bon matin, de six heures à sept heures et demie, en sorte que tout le corps de la journée reste libre. On a son domicile hors de la pension.

La décision la plus importante qui soit survenue depuis ma dernière lettre, chère amie, est relative à mes thèses de doctorat. Elles sont définitivement cadrées et acceptées, et rien ne saurait plus désormais me les faire changer. Plus j’y ai réfléchi, chère amie, plus j’ai reconnu l’absolue nécessité d’y éviter tout contact avec les suscep-