Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/122

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qu’il la fait en effet. Ce qu’il y a de sûr, c’est que je n’ai rien reçu, et que la lettre n’a pourtant pu être égarée à Saint-Malo. C’est un nouveau procédé ajouté à tant d’autres, qui m’imposeront envers cet homme une éternelle reconnaissance. Il dit pour s’excuser qu’il ne sait pas s’il a mis l’adresse à Saint-Lô ou Saint-Malo !!! Enfin, chère amie, aussitôt mon arrivée a Paris, c’est-à-dire quelques jours avant la rentrée des classes, je me rends chez M. Auvray. Celui-ci avait déjà expédié son rapport, mais défectueux en quelques points par suite du manque de renseignements. Il l’a immédiatement complété sur mes indications, en insistant sur les mêmes conclusions, qui, à ce qu’il m’a assuré, étaient très favorables. En effet, il m’a semblé très bien disposé, et m’a écrit deux ou trois jours après une lettre fort obligeante où il me conseillait d’insister par moi et mes connaissances pour une place dans une bibliothèque croyant qu’elle me conviendrait mieux qu’une place dans un collège. Quoi qu’il en soit, j’espère peu de chose, chère Henriette, de ce prolongement inopportun d’une démarche avortée. Je les laisse faire, mais vraiment je compte très peu sur toute cette administration paperassière, où les formalités étouffent la véritable appréciation des choses. Quant aux bibliothèques, il m’a encore été impossible d’obtenir aucun renseignement exact, M. Constant Berrier, chef de ce bureau, n’étant pas de retour de la campagne. Voilà donc une année qui commence