Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/137

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jusqu’au dénouement d’une tentative, qui, d’après certaines apparences, paraîtrait devoir amener le résultat après lequel nous avons fait depuis longtemps d’inutiles efforts. Mais j’ai éprouvé tant de déceptions que je suis devenu, comme tout homme qui a été souvent trompé, très sceptique sur les réussites éventuelles. Une place de surnuméraire est venue à vaquer à la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Cet ami que j’ai auprès du ministre, et qui remplit chez lui les fonctions de précepteur, en a eu connaissance et lui a rappelé ma demande. Le ministre m’aurait d’abord accordé la place en question, en exprimant le regret de n’avoir que si peu de chose à m’offrir, En effet ces places n’ont point d’appointement, et d’autre part il est reçu que le surnuméraire ne va jamais à la Bibliothèque  ; mais elles donnent droit aux prochaines places vacantes. Quoi qu’il en soit, le ministre contremanda le lendemain son premier dire, sons apparence qu’une telle place ne pouvait me convenir, et annonça qu’il allait me nommer employé en titre à la Sorbonne. Il y a dix ou douze jours de cela, et depuis je n’ai reçu aucune nouvelle. Il est certain, chère amie, que de toutes les bibliothèques de Paris, celle-ci serait celle qui me conviendrait le mieux. Elle est très peu fréquentée, et tout le service actif de recherche des livres y est fait par des employés inférieurs ; en sorte que les bibliothécaires n’ont jamais à se déplacer, et que tout leur service se réduit à consulter le catalogue ou à