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toute l’espérance de ta vieille sœur, de ta constante amie.

H. R.


MADEMOISELLE RENAN
chez monsieur le comte André Zamoyski, Nouveau-Monde, Varsovie, Pologne.


[Timbre de la poste : Paris, 21 février 1848]

Cette fois encore, chère amie, j’ai retenu quelques jours la lettre de mademoiselle Ulliac. Huit jours se sont écoulés sans que j’aie pu trouver un moment de loisir. A mesure que le terme où je dois remettre mon travail approche, mes instants deviennent plus rares. J’en trouverai cependant toujours, chère amie, pour m’entretenir avec toi. Si quelque délassement est nécessaire, nul assurément ne peut m’être plus doux. Mon travail avance d’une manière fort satisfaisante ; mais il me prend beaucoup plus de temps que je ne pensais. Je n’ai rigoureusement que le temps nécessaire pour l’achever : je pense toutefois qu’il ne serait pas impossible d’employer cette année le procédé qui m’a valu l’année dernière une prolongation au delà du terme fixé. Je n’en ai encore parlé à personne. Ce travail est difficile, minutieux, pénible, peu dans mes goûts et dans mes habitudes d’esprit ; je suis quelquefois fâché de l’avoir entrepris : mais il m’en eût trop coûté de laisser inutiles les documents