Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/150

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avec le nom de l’autour. On l’ouvre d’office pour le prix  ; les autres restent à tout jamais scellés  ; la mention honorable n’est même publiée nominalement que du consentement de l’auteur.

Comme tu le prévoyais, chère amie, j’ai de très fortes objections à te faire contre l’envoi d’argent dont tu me parles dans ta dernière lettre. Et d’abord, bonne Henriette, la somme que j’ai chez Alain est loin d’être épuisée. Sans pouvoir dire au juste, combien il reste encore, je présume que la somme s’élève au moins à trois ou quatre cents francs. Or cette somme m’est largement suffisante pour le reste de cette année scolaire, en supposant même que rien ne vienne la grossir. Je n’ai plus de dépenses considérables à faire. J’ai pris un autre moyen pour le dictionnaire sanscrit. Alain m’a procuré une excellente occasion pour Calcutta, où ces livres se vendent a beaucoup meilleur marché. J’ai depuis longtemps un habit. Effectivement, chère amie, il m’a été nécessaire pour les réunions dont tu me parlais, et qui se renouvellent, M. Garnier m’ayant invité en général pour tous les jours où il reçoit le soir, et qui sont le premier et troisième mercredis de chaque mois. Le costume de règle est l’habit noir et le gilet blanc, et je m’y étais conformé du premier coup. Tu vois donc, chère amie, que je n’ai devant moi aucun déboursé important à faire. Je te supplie donc de retarder cet envoi maintenant inutile, et qui, je l’espère, le sera encore plus tard. Tu comprends bien,