Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/444

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numéro 2. Trois lettres intermédiaires par conséquent ne me sont point encore parvenues : tu m’expliques le sort de deux de ces lettres, celle adressée poste restante à Florence, et celle adressée à madame Daremberg qui probablement ne l’aura pas encore reçue. Il en reste une troisième, le numéro 3 probablement, dont le sort ne m’est point expliqué. Celle de madame Daremberg m’arrivera sans douta ; je vais charger un ami que nous avons à Florence de m’envoyer celle que j’ai dans cette ville. Comme toi, je déplore vivement cette irrégularité de correspondance, surtout en ce moment. Désormais adresse toutes tes lettres à madame Daremberg, rue d’Enfer, 53, Paris. Nous nous écrivons par tous les courriers ; de Rome à Paris, nous ne payons que vingt centimes. Pour comble de malheur, j’ai fait une maladresse sur l’adresse de ma dernière lettre de Florence ; je l’ai adressée à Varsovie, oubliant que tu étais restée à Clemensow. Cette lettre est partie pour Paris dans un paquet de M. Daremberg à madame. Le lendemain, comme M. Daremberg écrivait de nouveau, je l’ai fait prier de changer l’adresse ; mais la lettre était déjà peut-être à la poste.

Ta lettre d’aujourd’hui, chère et bonne amie, m’a fait une peine sensible. Pourquoi d’abord m’écrire avec tant d’empressement pour m’enlever un si doux espoir ? Pourquoi cette crainte de m’avoir troublé l’esprit ? Pourquoi cette attention à répéter : Je reste ici. Mon Dieu ! je crois que