Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/513

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Je reçois des nouvelles assez fréquentes et très bonnes de Saint-Malo. Adieu, ma bien-aimée ; écris-moi tout de suite à Paris, et continue de m’aimer. Que tu as répandu de charme sur la fin de mon voyage par cette ravissante perspective que tu m’accordes ! Et j’oublie peut-être que tu souffres ! Mais est-ce ma faute ! Pourquoi me rends-tu si heureux ? Adieu, ma bien chère Henriette.

Ton frère et ami,
E. RENAN.


MADEMOISELLE RENAN
chez M. le comte André Zamoyski, Nouveau-Monde, Varsovie (Pologne).


Paris, 9 juillet 1850.

J’ai reçu ta lettre du 30 juin, ma chère amie. Elle me confirme malheureusement dans les appréhensions que j’avais conçues sur le sort de mes lettres de Padoue et de Milan. Je suis désolé de t’avoir causé cette inquiétude. Mais rien, je te l’affirme, dans mes lettres, ne justifiait l’infidélité évidemment systématique des postes autrichiennes à leur égard. Celles que j’ai écrites à Paris et à Saint-Malo, tout aussi innocentes, ne sont pas non plus parvenues.

La date du 1er août me convient parfaitement, chère amie, comme le ferait toute autre ; car, je le