Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/521

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que pour me dire ce que tu auras décidé après la réception de ma dernière lettre. Mademoiselle Ulliac et toi, avez-vous réussi à me trouver un logement à Paris ? Je vais bien, mon ami, quoique ma gorge soit toujours douloureuse, quoique j’éprouve toujours les mêmes difficultés en parlant. — Le temps commence ici à être froid et mauvais ; il m’est temps de partir. — Donne, je te prie, de mes nouvelles à notre mère et à mademoiselle Ulliac ; annonce-leur l’époque précise de ton départ et celle où nous espérons être réunis. Que le ciel exauce nos vœux, mon bon Ernest ! je te recommande ta chère personne comme mon plus précieux trésor. — A toi toujours  !

H. RENAN.


MADAME SOPHIE ZOLTOWSKA
née Zamoyska, à Niechanow, près Gnesne, grand-duché de Posen. (Pour mademoiselle Renan.


Berlin, 1er août 1850.

Nous ne sommes plus qu’à quelques heures l’un de l’autre, chère amie. Je suis arrivé hier soir à Berlin, conformément au plan que je m’étais proposé, après un voyage sans incident. C’est donc samedi ou dimanche que se réalisera notre bonheur. Je ne vis plus que d’attente et de désir. Que ces trois jours vont me paraître longs et insupportables ! Écris-moi tout de suite