Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/211

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crites, qui aiment à faire leur oraison debout dans les synagogues et au coin des places, afin d’être vus des hommes. Je dis en vérité qu’ils reçoivent leur récompense. Pour toi, si tu veux prier, entre dans ton cabinet, et, ayant fermé la porte, prie ton Père, qui est dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, t’exaucera. Et, quand tu pries, ne fais pas de longs discours comme les païens, qui s’imaginent devoir être exaucés à force de paroles. Dieu ton Père sait de quoi tu as besoin, avant que tu le lui demandes[1]. »

Il n’affectait nul signe extérieur d’ascétisme, se contentant de prier ou plutôt de méditer sur les montagnes et dans les lieux solitaires, où toujours l’homme a cherché Dieu[2]. Cette haute notion des rapports de l’homme avec Dieu, dont si peu d’âmes, même après lui, devaient être capables, se résumait en une prière, qu’il composait de phrases pieuses déjà en usage chez les Juifs, et qu’il enseignait à ses disciples[3] :

« Notre Père qui es au ciel, que ton nom soit

    xxix, 15 ; Talm. de Bab., Chagiga, 5 a ; Baba bathra, 9 b.

  1. Matth., vi, 5-3.
  2. Matth., xiv, 23 ; Luc, iv, 42 ; v, 16 ; vi, 12.
  3. Matth., vi, 9 et suiv. ; Luc, xi, 2 et suiv. Voir Talm. de Bab., Berakoth, 29 b, 30 a, surtout l’expression אבינו שבשמים .