Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/26

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en tout cas, frappé d’un signe de doute les inductions tirées des chapitres précités. J’ai montré, au contraire, les relations singulières des discours de Jésus contenus dans les derniers chapitres des Évangiles synoptiques avec les apocalypses attribuées à Hénoch, relations que la découverte du texte grec complet de l’épître attribuée à saint Barnabé a mises en lumière, et que M. Weizsæcker a bien relevées. Les résultats certains obtenus par M. Volkmar sur le quatrième livre d’Esdras, et qui concordent, à très-peu de chose près, avec ceux de M. Ewald, ont été également pris en considération. Plusieurs nouvelles citations talmudiques ont été introduites. La place accordée à l’essénisme a été un peu élargie.

Le parti que j’avais adopté d’écarter la bibliographie a été souvent mal interprété. Je crois avoir assez hautement proclamé ce que je dois aux maîtres de la science allemande en général, et à chacun d’eux en particulier, pour qu’un tel silence ne puisse être taxé d’ingratitude. La bibliographie n’est utile que quand elle est complète. Or, le génie allemand a déployé sur le terrain de la critique évangélique une telle activité, que, si j’avais dû citer tous les travaux relatifs aux questions traitées en ce livre, j’aurais triplé l’étendue des notes et changé le caractère de mon écrit. On ne peut tout faire à la fois. Je m’en suis donc tenu à la règle de n’admettre que des citations de première main. Le nombre en a été fort multiplié. En outre, pour la commodité des lecteurs français qui ne sont pas au courant de ces études, j’ai continué de dresser la liste sommaire des écrits, composés en notre langue, où l’on peut trouver des détails que j’ai dû omettre. Plusieurs de ces ouvrages s’écartent de mes idées ; mais tous sont de nature à faire réfléchir un homme instruit et à le mettre au courant de nos discussions.