Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/260

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pour ses enseignements. Chaque ville avait alors sa synagogue ou lieu de séance. C’était une salle rectangulaire, assez petite, avec un portique, que l’on décorait des ordres grecs. Les juifs, n’ayant pas d’architecture propre, n’ont jamais tenu à donner à ces édifices un style original. Les restes de plusieurs anciennes synagogues existent encore en Galilée[1]. Elles sont toutes construites en grands et bons matériaux ; mais le goût en est assez mesquin, par suite de cette profusion d’ornements végétaux, de rinceaux, de torsades, qui caractérise les monuments juifs[2]. À l’intérieur, il y avait des bancs, une chaire pour la lecture publique, une armoire pour renfermer les rouleaux sacrés[3]. Ces édifices, qui

  1. À Tell-Hum, à Irbid (Arbela), à Meiron (Mero), à Jisch (Gischala), à Kasyoun, à Nabartein, deux à Kefr-Bereim.
  2. Je n’ose encore me prononcer sur l’âge de ces monuments, ni, par conséquent, affirmer que Jésus ait enseigné dans aucun d’eux. Quel intérêt n’aurait pas, dans une telle hypothèse, la synagogue de Tell-Hum ! La grande synagogue de Kefr-Bereim me semble la plus ancienne de toutes. Elle est d’un style assez pur. Celle de Kasyoun présente une inscription grecque du temps de Septime Sévère. La grande importance que prit le judaïsme dans la haute Galilée après la guerre d’Adrien permet de croire que plusieurs de ces édifices ne remontent qu’au iiie siècle, époque où Tibériade devint une sorte de capitale du judaïsme. Voir Journal Asiatique, déc. 1864, p. 531 et suiv.
  3. II Esdr., viii, 4 ; Matth., xxiii, 6 ; Epist. Jac., ii,3 ; Mischna, Megilla, iii, 1 ; Rosch hasschana, iv, 7, etc. Voir surtout la cu-