Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/271

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sur la rive orientale, à Gergésa par exemple[1]. Vers le nord, on le voit à Panéas ou Césarée de Philippe[2], au pied de l’Hermon. Une fois, enfin, il fait une course du côté de Tyr et de Sidon[3], pays qui était alors merveilleusement florissant. Dans toutes ces contrées, il était en plein paganisme[4]. À Césarée, il vit la célèbre grotte du Panium, où l’on plaçait la source du Jourdain, et que la croyance populaire entourait d’étranges légendes[5] ; il put admirer le

  1. J’adopte l’opinion de M. Thomson (The Land and the Book, II, 34 et suiv.), d’après laquelle la Gergésa de Matthieu (viii, 28), identique à la ville chananéenne de Girgasch (Gen., x, 16 ; xv, 21 ; Deut., vii, 1 ; Josué, xxiv, 11), serait l’emplacement nommé maintenant Kersa ou Gersa, sur la rive orientale, à peu près vis-à-vis de Magdala. Marc (v, 1) et Luc (viii, 26) nomment Gadara ou Gerasa au lieu de Gergesa. Gerasa est une leçon impossible, les évangélistes nous apprenant que la ville en question était près du lac et vis-à-vis la Galilée. Quant à Gadare, aujourd’hui Om-Keis, à une heure et demie du lac et du Jourdain, les circonstances locales données par Marc et Luc n’y conviennent guère. On comprend, d’ailleurs, que Gergesa soit devenue Gerasa, nom bien plus connu, et que les impossibilités topographiques qu’offrait cette dernière lecture aient fait adopter Gadara. Cf. Orig., Comment. in Joann., VI, 24 ; X, 10 ; Eusèbe et saint Jérôme, De situ et nomin. loc. hebr., aux mots Γεργεσά, Γεργάσει.
  2. Matth., xvi, 13 ; Marc, viii, 27.
  3. Matth., xv, 21 ; Marc, vii, 24, 31.
  4. Jos., Vita, 13.
  5. Jos., Ant., XV, x, 3 ; B. J., I, xxi, 3 ; III, x, 7 ; Benjamin de Tudèle, p. 46, édit. Asher.