Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/334

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ici très-confuses[1]. C’est, à ce qu’il semble, l’an 31, et certainement après la mort de Jean, qu’eut lieu le plus important des séjours de Jésus dans la capitale. Plusieurs des disciples le suivaient. Quoique Jésus attachât dès lors peu de valeur au pèlerinage, il s’y prêtait pour ne pas blesser l’opinion juive, avec laquelle il n’avait pas encore rompu. Ces voyages, d’ailleurs, étaient essentiels à son dessein ; car il sentait déjà que, pour jouer un rôle de premier ordre, il fallait sortir de Galilée, et attaquer le judaïsme dans sa place forte, qui était Jérusalem.

La petite communauté galiléenne était ici fort dé-

    puisse aller à quelques semaines (Matth., xxvi, 55 ; Marc, xiv, 49), est insuffisant pour expliquer tout ce qui dut se passer entre l’arrivée de Jésus dans cette ville et sa mort. Les passages Matth., xxiii, 37 et Luc, xiii, 34, semblent prouver la même thèse ; mais on peut dire que c’est là une citation, comme Matth., xxiii, 34, se rapportant en général aux efforts que Dieu a faits par ses prophètes pour sauver le peuple.

  1. Deux pèlerinages sont clairement indiqués (Jean, ii, 13 et v, 1), sans parler du dernier voyage (vii, 10), après lequel Jésus ne retourne plus en Galilée. Le premier avait eu lieu pendant que Jean baptisait encore. Il coïnciderait, par conséquent, avec la Pâque de l’an 29. Mais les circonstances données comme appartenant à ce voyage sont d’une époque plus avancée (comp. surtout Jean, ii, 14 et suiv., et Matth., xxi, 12-13 ; Marc, xi, 15-17 ; Luc, xix, 45-46). Il y a évidemment des transpositions de dates dans les premiers chapitres du quatrième Évangile, ou plutôt l’auteur a mêlé les circonstances de divers voyages.