Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/473

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de figuiers, de palmiers étaient nombreuses autour des villages, fermes ou enclos de Bethphagé, Gethsémani, Béthanie[1]. Il y avait sur le mont des Oliviers deux grands cèdres, dont le souvenir se conserva longtemps chez les Juifs dispersés ; leurs branches servaient d’asile à des nuées de colombes, et sous leur ombrage s’étaient établis de petits bazars[2]. Toute cette banlieue fut en quelque sorte le quartier de Jésus et de ses disciples ; on voit qu’ils la connaissaient presque champ par champ et maison par maison.

Le village de Béthanie, en particulier[3], situé au sommet de la colline, sur le versant qui regarde la mer Morte et le Jourdain, à une heure et demie de Jérusalem, était le lieu de prédilection de Jésus[4]. Il y fit la connaissance d’une famille composée de trois personnes, deux sœurs et un troisième membre, dont l’amitié eut pour lui beaucoup de charme[5]. Des deux sœurs, l’une, nommée Marthe, était une per-

  1. On peut le conclure des étymologies de ces trois mots (quoique Bethphagé et Béthanie soient susceptibles d’un autre sens). Cf. Talm. de Bab., Pesachim, 53 a.
  2. Talm. de Jérus., Taanith, iv, 8.
  3. Aujourd’hui El-Azirié (de El-Azir, nom arabe de Lazare) ; dans des textes chrétiens du moyen âge, Lazarium.
  4. Matth., xxi, 17-18 ; Marc, xi, 11-12.
  5. Jean, xi, 5, 35-36.