Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/490

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L’autre côté de la vallée possédait déjà sa parure de somptueux tombeaux. Quelques-uns des monuments qu’on y voit étaient peut-être les cénotaphes en l’honneur des anciens prophètes[1] auxquels Jésus songeait, quand, assis sous le portique, il foudroyait les classes officielles qui abritaient derrière ces masses colossales leur hypocrisie ou leur vanité[2].

À la fin du mois de décembre, il célébra à Jérusalem la fête établie par Judas Macchabée en souvenir de la purification du temple après les sacriléges d’Antiochus Épiphane[3]. On l’appelait la « fête des lumières », parce que, durant les huit journées de la fête, on tenait dans les maisons des lampes allumées[4]. Jésus entreprit peu après un voyage en Pérée et sur les bords du Jourdain, c’est-à-dire dans les pays mêmes qu’il avait visités quelques années auparavant, lorsqu’il suivait l’école de Jean[5], et où

  1. Voir ci-dessus, p. 365. Peut-être le tombeau dit de Zacharie était-il un monument de ce genre. Cf. Itin. a Burdig. Hierus., p. 153 (édit. Schott).
  2. Matth., xxiii, 29 ; Luc, xi, 47.
  3. Jean, x, 22. Comp. I Macch., iv, 52 et suiv. ; II Macch., x, 6 et suiv.
  4. Jos., Ant., XII, vii, 7.
  5. Jean, x, 40. Cf. Matth., xix, 1 ; xx, 29 ; Marc, x, 1, 46 ; Luc, xviii, 35 ; xix, 1. Ce voyage est connu des synoptiques. Mais