Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/54

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partie juive des vers sibyllins, le livre d’Hénoch, l’Assomption de Moïse, le quatrième livre d’Esdras, l’Apocalypse de Baruch, joints au livre de Daniel, qui est, lui aussi, un véritable apocryphe, ont une importance capitale pour l’histoire du développement des théories messianiques et pour l’intelligence des conceptions de Jésus sur le royaume de Dieu[1]. Le livre d’Hénoch, en particulier[2], et l’Assomption de Moïse[3], étaient fort lus dans l’entourage de Jésus. Quelques paroles prêtées à Jésus par les synoptiques sont présentées dans l’Épître attribuée à saint Barnabé comme étant d’Hénoch : ὡς Ἑνὼχ λέγει[4]. Il est

  1. Les lecteurs français peuvent consulter sur ces sujets : Alexandre, Carmina sibyllina, Paris, 1851-56 ; Reuss, les Sibylles chrétiennes, dans la Revue de théologie, avril et mai 1861 ; Colani, Jésus-Christ et les croyances messianiques, p. 16 et suiv., sans préjudice des travaux d’Ewald, Dillmann, Volkmar, Hilgenfeld.
  2. Judae Epist., 6, 14 ; IIa Petri, II, 4 ; Testament des douze patriarches, Sim., 5 ; Lévi, 10, 14, 16 ; Juda, 18 ; Dan, 5 ; Nepht., 4 ; Benj., 9 ; Zab., 3.
  3. Judae Epist., 9 (voir Origène, De principiis, III, ii, 1 ; Didyme d’Alex., Max. Bibl. Vet. Patr., IV, p. 336). Comparez Matth., XXIV, 21 et suiv. à l’Ass. de Moïse, c. 8 et 10 (p. 104, 105, édit. Hilgenfeld) ; Rom., ii, 15 à l’Ass., p. 99-100.
  4. Épître de Barnabé, ch. IV, XVI (d’après le Codex sinaïticus. édit. Hilgenfeld, p. 8, 52), en comparant Hénoch, lxxxix, 56 et suiv. ; Matth., xxiv, 22 ; Marc, xiii, 20. Voir d’autres coïncidences du même genre, ci-dessous, p. lv, note ; p. 40, note ; p. 366, note 1. Comparez aussi les paroles de Jésus rapportées par Papias