Page:Renard - Bucoliques, 1905.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
BUCOLIQUES


Le petit bois de Goolus.


Entre, Coolus.

Ce n’est ici qu’ombre et fraîcheur.

À peine quelques gouttes lumineuses tombent çà et là du ciel.

Vois ce scarabée sur cette bouse, comme une riche épingle sur une épaisse cravate.

Déplace ces moucherons et marche un instant la tête dans leur fragile orchestre.

C’est l’heure où le petit bois, comme une volière peinte, garde prisonniers les oiseaux.

Écoute un merle qui flûte mieux que toi.

Observe, de loin, ce bouleau. Il ne fait que se cacher derrière les chênes, comme un homme en veste claire qui voudrait fuir.

Et toi-même, ô libre poète ! avoue que si le garde champêtre paraît, tu salueras le premier.