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VIII

TÉMÉRITÉ


Je repris à toute vitesse le chemin de Grey. La fête y battait son plein, et la foule, mise en liesse, m’agonit d’outrages et de quolibets.

Cinq heures au cadran du quai. Je profitai du répit pour faire un peu de mise en scène, afin que mon oncle donnât mieux dans le panneau qu’il avait tendu sous ses propres pas en exigeant de moi la réparation d’un organe dont je possédais un autre exemplaire, intact. La cotte bleue du mécanicien endossée, les mains et la figure salies, ayant tiré le coffre aux outils et semé le désordre dans ses casiers, je bossuai légèrement, à petits coups de marteau, le carburateur neuf et le maculai de cambouis. Quelques traits de lime, râpés au hasard, achevèrent de lui donner l’aspect bourru et mal dégrossi d’une pièce qu’on vient d’usiner.