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LA GLOIRE DU COMACCHIO

statue à Son Altesse, puis de fêter la victoire. »

— « D’avance ?… Les fourbes ! »

— «… Et la seule beauté admise à la bombance, au nom de l’Art, c’est le modèle, Messer, c’est Madonna Chiarina. »

Cesare se retint de battre le vide à poings fermés.

— « Diable ! vous l’aimez donc toujours ? » persifla Tubal qui le surveillait du coin de l’œil.

— « Sache en tout cas », répondit le malheureux, « qu’il n’est pas une femme au monde que Cesare n’eût sacrifiée à sa gloire. »


La maison de Tubal, étroite et pointue, avait un porche caverneux. Placée de travers, elle faisait penser à quelqu’un de renfrogné qui se détourne. L’ombre de la rue ajoutait à sa noirceur, tandis que le palais délia Tacca, édifié devant la place des réjouissances publiques, resplendissait aux derniers feux de l’occident.

Avec le pallazzo dei diamanti, c’était le bijou de Ferrare : un mirifique objet harmo-