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LA GLOIRE DU COMACCHIO

ébloui par la façade rutilante, Cesare Bordone se laissa guider comme un aveugle à travers une intimité de puanteurs.

Ils ressortirent par une porte de derrière dans un enclos de broussailles. Tout au bout, Tubal dressa contre le mur, péniblement, une échelle qui se trouva couchée sous les buissons, — et monta, suivi de Cesare.

Une servante barbaresque les attendait de l’autre côté, le doigt sur la bouche.

— « Eh bien, Fatima ? »

— « Le maître s’habille, les domestiques sont à la besogne. Vous pouvez venir. »

Ils étaient enfouis dans l’épaisseur d’un bosquet d’eucalyptus et d’orangers garnissant la muraille. Par les trous du feuillage, on découvrait un jardin régulier planté de marbres, avec, parmi les lauriers-roses, entre des urnes fleuries, des bancs d’albâtre et de gazon.

Le crépuscule assombri les invitait à faire diligence. La servante, à pas de loup, rasait le mur. On l’imita du mieux que l’on put.

Ils franchirent ainsi l’espace déboisé dont le four occupait le milieu, maisonnette de