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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/161

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CHAPITRE PREMIER

LE TRANSPORTÉ No 54302.

Les équipes s’alignaient sous le soleil. Un à un, les sergents-surveillants jetèrent à haute voix le nombre d’hommes qui leur était dévolu. Un adjudant pointait sur une feuille à chaque appel :

— Neuf hommes.

— Quatorze hommes.

— Dix-sept hommes.

— Dix hommes.

— Vingt-sept hommes.

— Vingt-huit là-bas… Vingt-huit !

Le surveillant de la grande équipe, hargneux, regarda sa blême harde de bagnards.

— À droite… alignement ! Allez, vite !… comptez-vous par files.

— Un, deux, trois, quatre, cinq…

— Et toi, Cervelas, saloperie ?

— Six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze…

— Allons, Mexme ?

— … treize, quatorze.

— Pas de file vide. Vingt-huit, mon adjudant.

— Bon, allez !

La corvée s’éloigna en traînant. La chaleur humide rendait cireuses toutes ces faces tirées et glabres.

. . . . . . . . . .